
Le Louvre, ce géant culturel que l’on associe souvent à Mona Lisa et à son sourire mystérieux, cache bien d’autres merveilles. Parmi elles, un voyage inattendu : celui qui vous emmène à des milliers de kilomètres de Paris et à plusieurs millénaires dans le passé. Direction l’Égypte antique, ses pharaons colossaux, ses scribes malins et ses chats momifiés (car oui, même les félins avaient droit à l’éternité).
Avec plus de 50 000 pièces, la collection égyptienne du Louvre est l’une des plus riches au monde. Elle couvre près de 5 000 ans d’histoire, de la préhistoire à l’époque copte. C’est un peu comme si tout un pays avait déménagé ses souvenirs de famille et les avait confiés à Paris. Alors, comment s’y retrouver dans ce dédale de statues, de sarcophages et de papyrus ? Voici votre guide malin pour naviguer dans ce mini-Nil au cœur de la capitale.
Tout commence timidement au XVIIIᵉ siècle : quelques objets rapportés par des voyageurs curieux, des pièces collectionnées par les rois de France, presque comme des “souvenirs de vacances” un peu prestigieux. Mais c’est au tournant du XIXᵉ siècle que tout s’accélère.
En 1798, Napoléon Bonaparte part en Égypte avec non seulement ses soldats, mais aussi une armée de savants : dessinateurs, naturalistes, architectes, linguistes. Ils ne rapportent pas seulement des anecdotes de désert et de pyramides, mais aussi des trésors archéologiques. Résultat ? L’Europe entière succombe à une fièvre appelée “égyptomanie”. On rêve de sphinx dans son jardin, on collectionne les amulettes, et on construit même des obélisques au beau milieu de Paris.
Les campagnes napoléoniennes, mais aussi des achats et des dons privés, alimentent rapidement les collections françaises. Le Louvre se retrouve avec une base solide pour devenir le musée égyptien de référence en Europe.
Difficile de ne pas mentionner Jean-François Champollion, ce Grenoblois passionné qui a réussi l’impossible : déchiffrer les hiéroglyphes en 1822 grâce à la Pierre de Rosette. Cet exploit a ouvert les portes d’un monde jusque-là muet.
En 1826, Champollion est nommé premier conservateur des antiquités égyptiennes du Louvre. Il organise, classe, réunit et met en scène les collections avec une ambition claire : faire découvrir l’Égypte ancienne au grand public. Ce n’est plus une curiosité d’érudits ou un passe-temps royal : c’est un patrimoine universel à partager.
Imaginez l’enthousiasme de l’époque : pour la première fois, on pouvait lire ce que racontaient les murs des temples, comprendre les sarcophages et donner un sens aux papyrus. Champollion, en quelque sorte, fut l’influenceur culturel de son temps.
C’est sans doute l’une des pièces les plus célèbres de tout le département : le scribe accroupi. Découvert à Saqqarah, il trône aujourd’hui dans une vitrine, les yeux en cristal de roche fixant les visiteurs avec une intensité troublante. Plus de 4 000 ans après sa création, on a encore l’impression qu’il va lever son calame pour nous demander : “Alors, tu prends des notes ou tu rêves ?”
Son réalisme et sa posture décontractée contrastent avec les représentations figées des pharaons. Il incarne la place centrale des scribes dans la société égyptienne : les gardiens du savoir, les maîtres des mots.
Difficile de ne pas être impressionné par la statue colossale de Ramsès II. À côté, on se sent presque minuscule, comme si l’on venait d’être convoqué par le pharaon en personne.
Les divinités ne sont pas en reste : Isis, Osiris, Horus… Parfois fragmentaires, ces statues imposent tout de même une aura qui force le respect. Même abîmés par le temps, leurs regards sculptés donnent l’impression de nous juger silencieusement (et qui sait, peut-être qu’ils le font).
Si les statues impressionnent, ce sont souvent les petits objets qui fascinent. Amulettes en forme de scarabée, colliers finement travaillés, instruments de musique, jeux, papyrus administratifs ou religieux… Autant de témoignages qui nous rapprochent de la vie des Égyptiens ordinaires.
Et puis, il y a les momies. Elles intriguent, fascinent, parfois effraient. Les sarcophages richement décorés racontent la croyance en une vie après la mort, où chaque détail comptait. Même les animaux n’échappaient pas à la règle : crocodiles, ibis, chats… tout le monde pouvait être momifié. De quoi alimenter quelques frissons (et un bon nombre de selfies impressionnés).
Soyons réalistes : vouloir tout voir, c’est comme décider de lire Wikipédia en entier — mission impossible. Pour les salles égyptiennes, comptez 2 à 3 heures si vous voulez en profiter sereinement. C’est assez pour voir les incontournables et flâner un peu, sans finir épuisé comme un ouvrier en plein chantier de pyramide.
Pour rendre la visite plus fluide (et éviter de zigzaguer sans but), vous pouvez suivre un fil conducteur :
Les antiquités égyptiennes du Louvre ne sont pas qu’un alignement de vitrines poussiéreuses. Elles racontent la grandeur d’une civilisation qui a marqué l’humanité par son art, sa spiritualité et son quotidien. En parcourant ces galeries, vous croisez à la fois des pharaons immortels et des scribes réalistes, des bijoux raffinés et des chats momifiés (qui, eux aussi, semblaient avoir neuf vies).
La clé d’une visite réussie ? Ne pas vouloir tout voir, mais se laisser surprendre. Prenez le temps de plonger dans une salle, de contempler un détail, de sourire devant un dieu à tête de faucon. Vous repartirez peut-être sans avoir tout parcouru, mais avec un vrai souvenir : celui d’avoir remonté le temps, au cœur même du Louvre.
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